Tout commence en France à l’aéroport CDG.
Je présente mon passeport pour l’enregistrement quand la fille qui ne parle pas français et un anglais presque agressif me demande de patienter… Et merde… Ça commence avec ma gueule de terroriste. Je vois mon passeport qui passe de mains en mains jusqu’à un grand israélien qui se présente comme le chef de la sécurité. Il voit sur mon passeport un tampon de l’aéroport de Marrakech alors il me pose 20000 questions. Pourquoi Israël? Pourquoi maintenant? Est-ce que je connais quelqu’un au Maroc? Quelqu’un en Israël? Son nom? Son métier? Depuis combien de temps? A quelle adresse? pour me demander de patienter encore quelques minutes…
10 minutes plus tard, il revient et me dit que tout est en ordre mais que je vais devoir faire un autre checking de sécurité juste avant l’embarquement à la porte 42. J’arrive donc à laisser ma valise, passer les portiques de sécurité et déjà l’heure d’aller faire cette fouille de mon sac. J’arrive porte 42 mais non c’est l’embarquement pour New York donc je dois repartir vers la porte 54 car le vol pour Tel Aviv c’est cette porte. Un jeune mec me dit de pas bouger… bref… Rien dans l’estomac, je file chez Ladurée pour un macaron… Là, la fille qui servait était toute seule et il y avait 30 japonais devant moi.
J’arrive à trouver un pain au chocolat et me voilà reparti vers la porte 54. Une fille me dit « ils sont partis sans vous car il y avait un autre couple à fouiller aussi ». Arrivé à la porte, le même monsieur de la sécurité me fait descendre sur la piste pour rentrer dans une petite maison où je me retrouve avec un couple.
Il me fouille les chaussures avec une espèce de brosse à dent électronique qui ne doit pas plus détecter les bombes que ma brosse à dent manuelle…
Le pauvre monsieur qui était avec moi a du subir une fouille au corps car ses écouteurs d’Iphone faisaient sonner la machine.
j’arrive enfin à m’asseoir dans l’avion à côté d’une charmante vieille dame qui se présente dans un bon anglais et, o surprise! elle vit dans les montagnes de Jérusalem. Elle m’apprend à dire bonjour, merci et s’il vous plaît en hébreu avant de sombrer dans un sommeil qui durera tout le long du voyage.
Arrivé à Tel Aviv avec un atterrissage aussi doux qu’une plume, bravo le pilote!!
A la douane, je choisis une dame, je me dis qu’elle sera plus sympa… Elle est russe, me repose les mêmes 20000 questions. Pourquoi je voyage seul? Où je vais vivre? Ce que je fais dans la vie? Danseur? Ouf, elle aime la danse. Je lui explique que je vais vivre chez Nathalie qui a été danseuse chez Béjart… « Béjarrrrrt?? Number one Béjarrrrrrt » qu’elle me répond.
Ouf! Elle me donne mon petit papier visa de travail pour le mois…
Nathalie me récupère dans sa voiture et direction chez elle.
Magnifique maison éclairée, spacieuse et le chien et accueillant… Le jardin a une terrasse et le soleil ne tape plus autant qu’à l’aéroport, premier repas du soir sur la terrasse, chaleur mais pas trop, très agréable.
Le lendemain, j’ai donné mon premier cours dans l’école de danse, juste après un autre prof. Un prof comme tout le monde déteste: Shlomi, beau, grand, brun, les cheveux longs, sourire aux dents blanches, yeux marrons, physique de rêve, et surtout très chaleureux… Je le hais déjà.
Je vais voir le cours de Nathalie en attendant l’heure du mien. Plein de petites filles et la pianiste qui rentre: une russe aux cheveux blonds et un visage comme dans un tableau de Picasso, la démarche un peu boiteuse, un vrai personnage…
Après le cours, Nathalie m’a emmené à la plage. Quel bonheur de rentrer dans l’eau aussi vite!!!
Des grosses vagues me rappellent une plage sur l’île d’Oléron.. Le sel me chatouille les papilles, me pique les yeux. Je suis aux anges. Je saute dans les vagues pour les casser ou plonge en dessous pour sentir le courant.
Puis, petite faim, Nathalie m’emmène dans un petit bar sur la plage où je goûte le hummus (prononcer roumouss) à déguster avec des pitas. Tremper la pita dans le hummus, le fromage de chèvre ou la crème de sésame délicieuse. Le serveur est « ramoud » (ça veut dire mignon). Il sourit tout le temps.
L’hébreu est vraiment une langue impossible à comprendre à l’oral comme à l’écrit, mais on s’en fout, ils sont tellement mignons…
Le lendemain matin, petit déjeuner sur la terrasse: figues, salade tomates concombres, pain complet, le soleil!! Tout est parfait!!!
Nous partons pour mon deuxième cours. Les filles sont déjà dans le studio et répètent les exercices de coordination de la veille.. J’ai juste le temps de faire mes abdos et mes pompes (pour ne pas paraître ridicule sur la plage) et je commence le cours. Je remets à leur place quelques filles qui parlent dans mon dos, ça à le don de m’exaspérer. Juste après mon cours, Shlomi enchaîne. On regarde le début du cours avec Nathalie puis l’envie nous prend d’aller à la plage. Je découvre une autre plage avec un autre hummus, des vagues, le bonheur!!!
Le soir, nous sommes allés dans Tel Aviv dîner avec un ami de la famille.
retour crevé, au dodo…
Aujourd’hui, 3ème cours et surtout après, j’enchaîne le répertoire. On va voir ce que ça va donner…
Les cours se passent pas mal du tout avec les filles et en répertoire, j’ai commencé à remonter « l’enfance » de Dominique Boivin (avec son aimable autorisation).
Les filles se démerdent pas mal dans ce duo. Au début je pensais leur apprendre seulement ma partie mais comme il y a des choses qui sont vraiment connectées avec le partenaire, j’ai pris le temps d’apprendre aussi la seconde partie et ainsi, cela fait vraiment un vrai duo.
Après le cours d’aujourd’hui, on est allés sur une plage encore très belle avec des vagues encore plus grosses que la 1ère fois… Hummus, cheescake face à la mer.
J’ai aussi rencontré Tom, un danseur que je souhaitais vraiment voir, un mec incroyable. Vous avez sans doute vu sa vidéo de Floor Work sur ma page Facebook. On dirait un animal quand il bouge, même quand il marche et c’est quelqu’un d’adorable. Il m’a même proposé de donner des cours dans la compagnie où il danse.
Vendredi, je vais donc assister à son cours et à celui d’Elad, le prof d’accro-yoga. Lui aussi on le déteste déjà. Pourquoi les gens sont-ils plus beaux en Israël? Est-ce dû au soleil.
Bref, mon cours se passe bien ainsi que le répertoire. La reine des patates s’accroche. Quelques filles quittent le cours car elles n’y arrivent pas. ;(
Passage obligé à la plage. Pas loin de la maison de Nathalie, on se gare, on doit descendre une grande pente qui nous offre une vue magnifique sur une mosquée en bord de mer bleu ciel…
Ah oui j’ai oublié de préciser que depuis mon arrivée, il n’y a pas un seul nuage dans le ciel et qu’il ne fait jamais en dessous de 29°.
La plage est très belle, le sable brûle les pieds, le soleil tape, la mer est chaude…
On rentre après une petite bronzette pour aller à l’anniversaire du fils d’une amie de mes hôtes. Demain, la MER MORTE.
Lever tôt, départ rapide, on prend la direction de l’Est.
Fatigué, je m’endors sur le chemin quand la voix de Bernard me dit « On va arriver regarde bien le paysage », heureusement qu’il m’a réveillé!!!
J’ai l’impression d’être dans un désert et oui effectivement, c’est en un car il n’y a RIEN autour… On passe devant un panneau qui indique le niveau de la mer puis des chiffres négatifs tous les kilomètres. « Le bar de la dernière chance » me fait sourire puis nous arrivons sur une plage payante mais avec beaucoup moins de monde que sur la plage publique. Je lis les consignes de baignade, ne pas s’éclabousser, rentrer doucement et s’allonger sur le dos, interdit sur le ventre, ne pas plonger, pas immerger la tête, ne pas boire l’eau… L’endroit est magique.
De l’autre côté , on aperçoit la Jordanie. La mer est bleu turquoise et les gens flottent à la surface comme des olives dans un cocktail.
Maillot de bain, tongs (le sable semble brûler encore plus avec le sel, d’ailleurs à certains endroits il y a tellement de chlorure de sodium que le sable est rouge). Je rentre dans l’eau, ça pique sur les boutons de moustiques, je m’allonge et hop les jambes remontent toutes seules…
Sensation incroyable d’apesanteur! On nage sur le dos et en arrière, on rame avec les bras. Une goutte d’eau de mer saute sur mes lèvres: POUAAAAHHH! Je comprends pourquoi il ne vaut mieux pas la boire, ça brûle et c’est dégueulasse, je crache 10 minutes pour essayer de me débarrasser de ce goût horrible.
A quelques mètres de là, des jeunes sont tous verdâtres: LA BOUE !!!
Un petit trou dans le sol donne accès à une boue magnifique d’une couleur verte et argentée à la fois. Je m’amuse à faire des boules que je ramènerais en France. Je m’en barbouille le corps. Finalement c’est assez sexy la Mer Morte.
On sèche au soleil puis douche d’eau douce, bronzette et rebelotte: mer-boue-séchage-douche-bronzette.
A ma grande surprise la boue ne protège pas du tout des rayons du soleil donc j’ai la joie de me retrouver le soir avec des gambettes cuites.
On quitte la Mer Morte en début d’après-midi pour repasser par Jérusalem afin que j’aie un aperçu avant de pouvoir y retourner plus tard. Et quel aperçu!!
Pas beaucoup de circulation, on traverse un quartier un peu religieux et des enfants de loin lèvent les bras au ciel en hurlant quelque chose. Je pense qu’il réagissent pour rigoler. Un peu plus loin, deux garçons (habillés eux aussi en noir, chemise blanche et rouflaquettes derrière les oreilles) « SHABBAT-SHABBAT » les mains aux ciel… Je ne comprends pas, je pense que c’est un sens interdit. Mais non, comme vous le savez, il et interdit d’utiliser la voiture durant le Shabbat.
Du coup, à un moment, on s’arrête à un feu rouge et tous les piétons passent à côté de la fenêtre entrouverte et nous disent « SHABBAT-SHABBAT ». J’évite de les regarder dans les yeux, j’ai presque peur.
On quitte Jérusalem. J’y retournerais la semaine prochaine pour visiter son musée sur la Shoah.
Hier au cours, j’ai été un peu sévère avec les filles car elles prennent de l’assurance et commencent à discuter trop pendant le cours.
Je commence à expliquer ce qu’on va montrer aux parents pour la démonstration de mercredi.
Demain, je quitte la maison de Nathalie pour l’appartement que j’aurais à Tel Aviv Center…
Ce matin, réveil en fanfare avec le soleil et les oiseaux!
Les pigeons ici sont remplacés par des tourterelles et des perruches. C’est très joli et très exotique de voir ces petits perroquets verts voler de branche en branche.
Le dernier jour chez Nathalie s’est déroulé avec la démonstration de la semaine de travail. Ça s’est super bien passé. Compliments de la pianiste russe qui veut jouer pour moi la prochaine fois que je viendrai. Elad me raccompagne à Tel Aviv, discussion philosophique sur le chemin.
Cela fait une semaine que je suis arrivé à Tel Aviv center, Dizengoff 26, la grande rue commerciale est à 100 mètres d’un très grand centre commercial. Je suis le 1er dans l’appartement, je le partage avec un prof de classique.
L’appartement est grand, 3 chambres, grand salon, grande cuisine et le cadavre d’un énorme cafard dans la salle de bains. On l’a posé sur le canapé pour faire peur aux autres cafards qui aimeraient venir se balader par là.
Premier cours dans l’école. Bikurey Ha’itim, je découvre les studios et les élèves. On me change au dernier moment de studio car ils avaient oublié que j’utilisais des barres, du coup je me retrouve avec 30 nanas enfilées comme des crevettes dans un studio plus petit. Finalement, le lendemain, je récupère un très grand studio et les filles se mettent contre le mur et la scène pour avoir un appui.
Le groupe des grandes est plutôt sympa et le travail est correct. Le groupe en dessous, bah, il est en dessous forcément, mais elles bossent quand même quand je gueule.
Quand je donne pas de cours, je découvre la ville: des chats errants un peu partout, les croisements où les bagnoles arrivent de partout, les senteurs des fruits et légumes dans le marché carmel, les juifs embobinés dans des morceaux de cuir qui se balancent un peu partout, le marché aux chiens où on peut louer un chien à la semaine, le hummus et a thrina délicieux, la limonade qui n’a rien à voir avec ce qu’on connaît en France, la chaleur écrasante et l’humidité.
Premier repas de Shabbat chez Nathalie le vendredi soir, kippa sur la tête au début, et repas non seulement délicieux mais hilarant!!
Mes cours s’enchaînent au Bikurey Ha’itim. Je rencontre Lynore Blum qui tient une école en dehors de Tel Aviv où j’enseigne dans l’après-midi. Elle vient me chercher en voiture chez moi et le soir je rentre en taxi.
Elle vient d’Afrique du Sud et me parle avec un accent british incroyable.
J’ai jusqu’à 6 heures de cours par jour, je perds la voix et je tremble de fatigue le soir. Comme quoi ce n’est pas de tout repos de donne un stage de danse. Ses élèves sont très « classique » mais elles apprennent vite!
J’ai du aussi donner des cours à 8 filles de 7 ans, et Oh Magie, je leur ai fait comprendre que je ne supportais pas le bruit et qu’on allait faire du body language. Du coup, elles n’ont rien dit pendant 1 heures 15 et à la fin, quand j’ai dit merci en hébreu, elles piaillaient super fort car elle croyaient que je parlais hébreu… Hilarant…
Demain j’ai encore 5 cours dans la journée.
Ce que je remarque aussi dans les rue, c’est cette présence quasi permanente de l’armée, de jeunes israéliens en uniforme militaire et parfois avec des fusils.. Si jeunes…
Je suis allé sur la plage homo qui est aussi la plage des chiens et qui est séparée par un mur de la plage des orthodoxes. Assez drôle comme endroit. Sur le côté de la plage, des machines de musculation pour entretenir leur corps. Je comprends pourquoi ils sont bâtis comme ça.
Je suis allé aussi au théâtre Suzanne Dellal, un spectacle de la Batsheva Ensemble. la soirée fût bonne et je suis ensuite allé avec des amis dans un trou perdu, dans une rue perdue et vie, devant une porte ordinaire… Mais une fois ouverte, elle révélait un petit bistro charmant et délicieux. la déco était un mixte de statue chinoise en porcelaine et de peintures différentes dont une de Marie Taglioni et son frère dans « La Sylphide ». Étonnant mélange…
Je prévois de me rendre à Jérusalem vendredi prochain…
Troisième semaine de travail. Je dois donc faire une petite démonstration du travail de la semaine avec les cours du matin dans la 1ère école, et avec les cours de l’après-midi dans la 2ème école. J’ai décidé de présenter la barre avec les grands du matin puis les groupe des plus jeunes dans une série de triplettes dans tous les sens puis enfin, de revenir aux grands pour montrer un petit enchaînement. Ça a beaucoup plu car j’ai présenté le tout sous fore de conférence dansée et j’expliquais au fur et à mesure. De nombreux parents et élèves sont venus me remercier de la semaine passée ensemble.
Piscine d’eau de mer face à la mer pour se relaxer et taxi avec Naomi pour aller dans la 2ème école pour la seconde démonstration.
Pour faire plaisir aux toutes petites que j’avais réussi à ne pas faire parler la dernière fois, on a montré un peu de coordination que j’apprécie énormément. La méthode Dalcroze, ça ne peut pas faire de mal…
Puis le premier groupe des jeunes, et le 2ème. Heureusement, un percussionniste était là pour Naomi, donc j’en ai profité un peu pour avoir de la musique live.. Ça fait du bien.
Enfin cette semaine de fou avec 5 cours par jour est terminée.
Le lendemain, je n’ai rien fait de la journée à part déménager dans mon autre appartement. Je suis le seul prof qui reste pour enseigner aux professionnels la dernière semaine, donc ils m’ont logé dans un studio plus petit. Il est plus éloigné mais comme je n’ai qu’un cours par jour, je pourrais marcher un peu!!
Le samedi, c’est excursion à Jérusalem vieille ville.
Comme d’habitude, je m’y prends la veille pour réserver sur internet avec un tour pour touristes. Comme c’est Shabbat et que personne ne bosse, je m’estime heureux d’avoir reçu un horaire de départ et une adresse à 23.00…
Lever de bonne heure, je marche jusqu »à un hôtel pour prendre la navette. La fille a l’air super sympa et en plus elle parle français. Elle me demande si elle peut faire la visite en anglais, ce sera plus simple pour elle, évidemment.
Sur le chemin de Jérusalem, je vois au loin une usine qui ressemble à un château de Disney. En fait c’était un enchevêtrement de tubes, un peu comme à Beaubourg à Paris, mais de loin, c’était super joli.
On passe devant un village où Juifs et Musulmans ont décidés d’un commun accord de vivre ensemble, le village s’appelle « le village de la paix »…
On arrive au Mont Scopus, premier endroit où l’on peu apercevoir la ville quand on arrive par le Nord. On passe sur la French Hill appelée ainsi à cause d’un commandant anglais qui s’appelait French, c’est drôle!!
A gauche, vision de la ville qui s’arrête sur le désert. On prend conscience que les habitants d’ici vivent vraiment au milieu de nulle part…
Premier arrêt sur le Mont Olives: une vue magnifique sur l’ensemble de la ville. On aperçoit le mur qui entour et protège la vieille ville. Les toits des mosquées et du Temple, un gros oignoi dorée en plein milieu des différentes formes de toits.
En repartant, on passe devant l’église de l’Ascension, accès direct au Paradis…
Le Mont Olives est un grand cimetière de VIP car, quand le sauveur descendra sur terre, ils seront les premiers à revivre pour aller au Temple, les places sont chères. De plus, la vallée est celle où va se dérouler une bataille immense qui fera de nombreux autres morts…
On rentre dans la vieille ville par une porte en pierre énormissime et magnifique! Dans les rues chaudes et ombragées, une boîte de Quality Street jonche le sol… C’est le comble.
C’est Shabbat, alors on croise tous les Juifs avec leurs rouflaquettes qui pendent derrière les oreilles avec de magnifiques chapeaux en poil de renard. Sous cette chaleur, je les plains.. J’ai du prendre un pantalon et un t-shirt pas trop court pour visiter les lieux saints et je suis déjà presque en nage.
On rentre forcément dans un magasin de souvenirs choisi par notre guide qui doit avoir un pourcentage. Eau bénite, terre sainte, chandeliers à 7 branches, huile bénite, sculpture de Jésus, tous les Saints et plein d’autres bricoles…
Pour ensuite aller à la Sainte Église.
Même si je ne suis pas chrétien, ça fait quelque chose d’y être… Ça fait vraiment partie de l’Histoire et du coup ça me rappelle tout ce que ma grand-mère m’a raconté et ce que j’ai pu lire dans la Bible.
A l’entrée de l’église se trouve la Pierre sur laquelle Jésus a été allongé après sa mort. Tous les fidèles posent des objets pour qu’ils soient bénis. Des petites vieilles à genoux embrassent la Pierre un peu poisseuse de transpiration de tous ces gens. Histoire drôle: cette église appartient par morceaux à tout le monde: orthodoxes, musulmans, juifs, chrétiens, arméniens… Et quand ils sont d’accord, c’est une semaine à toi, une semaine à moi.. Pratique.
Le tombeau de Jésus est magnifique!!! Une heure d’attente pour rentrer dans la petite chambre du fils de Dieu…
En haut des marches, l’endroit exact où Jésus a été crucifié. Encore des petites vieilles à genoux qui se roulent sous la table pour embrasser les pieds du Jésus en argent, taille géante, Jésus Super Star!!!
On ressort pour faire le chemin de la Via Dolorosa. C’est un peu comme une chasse au trésor, à travers le Souk (qui me rappelle celui de Marrakech mais en moins agressif). On doit trouver des chiffres romains sur les murs pour nous indiquer à quels endroits Jésus a retrouvé sa mère,où il est tombé une ou deux fois avec sa croix sur le dos… Intéressant de voir que le chemin est quand même super long, il a vraiment du souffrir, le pauvre. J’espère qu’on va le rencontrer à la fin de la visite quand même…
Direction le Mur des Lamentations. Énergie particulière… Je vois les femmes juives habillées comme en 1900. je mets la kippa et hop, me tape le front contre ce Mur chargé d’histoire. Moment intense quand même!!
Hommes séparés des femmes pour échapper à la tentation, Vu comment elles doivent s’habiller, c’est plutôt facile.
Pleins de petits morceaux de papier sont enfoncés dans les moindres recoins des pierres du Mur. Encore un beau moment…
Arrivée dans la chambre qui a servi pour le dernier repas du Christ, de ses 11 potes et du connard qui l’a livré aux romains.
Tellement fatigué que je mets mon cerveau en mode veille quand un joli petit chat arrive sur me genoux. Je le prénomme Jésus. Il est tout maigre, mignon et attendrissant. En sortant, je croise cette fois un gros chat dans les poubelles. Lui, je l’ai appelé Judas, il n’aura pas de câlins.
Direction la Tombe du Roi David. Encore séparés des femmes, kippa sur la tête, surpris de voir seulement un gros bloc de marbre blanc et c’est tout. Un surveillant juif dort avec son chapeau sur la tête à 2 cm d’un gros ventilateur, j’espère que ses roustouflettes ne vont pas se prendre les pales du ventilateur…
Dernier arrêt au Jardin des Oliviers où je découvre des arbres tellement vieux et tellement beaux que ça donne la chair de poule. On voit le rocher où Jésus s’est arrêté la dernière nuit avant son arrestation par les Romains.
Retour en minibus. Le guide remercie les 2 français d’avoir accepté la visite en anglais car il paraît que ce n’est pas toujours le cas…
Journée magnifique.
Le soir, je suis invité à assister à un spectacle au Suzanne Dellal Theatre. J’y retourne demain pour voir la Batsheva.
J’ai commencé mes cours pour les pros, ça se passe bien. J’en ai 16 plus des étudiants de l’école de Naomi qui sont super!! Plus que 2 jours et retour en France.
Aujourd’hui lever tôt et je trouve tout seul la centrale de bus pour retourner à Jérusalem. Journée spéciale car j’ai décidé d’aller visiter seul Yad Vashem, le musée sur la Shoah.
Une heure de bus, 10 minutes de tram, attente d’un shuttle, arrivée au musée.. Perdu dans une forêt de pins. La senteur des pins me monte au nez…
Le musée est tout en béton, je ne m’étendrais pas sur cette journée mais à peine rentré, j’ai pleuré…
Impossible de retenir ses larmes face à l’horreur des témoignages, de voir les gens pleurer en racontant la dernière fois qu’ils on vu leurs mères, pères, enfants, familles, amis…
Photos, témoignages, sons, images, cheveux, chaussures, lunettes, souvenirs retrouvés sur les morts, vidéos de pelleteuses qui poussent des humains morts tels des poulets à l’abattoir, corps disloqués, wagons et lits en bois…
A la fin de la visite, on peut passer dans la salle des mémoires: une salle ronde avec des milliers de dossiers classés avec tous les noms des morts, sachant que dans chaque dossier il y a des milliers de pages et sur chaque page, des milliers de noms…
La sortie de ce musée (construit comme une Toblérone géant en béton, triangulaire et tout en longueur) se fait sur une vue de la vallée des arbres, de la verdure, une sérénité dans le paysage, une quiétude, un apaisement, larmes encore…
Un peu plus haut le Mémorial des Enfants. On entre dans un endroit hors du temps… Une voix décline les noms, âges, et villes d’origines des enfants en hébreu, français et anglais. Une bougie est allumée et avec un savant jeu de miroirs, on se croirait dans un ciel rempli de bougies.
Larmes… Impossible de se retenir.
Malheureusement l’imbécile qui m’a vendu mon billet de retour en bus ne m’a pas dit que je n’allais pas arriver à la même gare de départ. Donc recherche d’un taxi et avec mon accent de merde, ils essaient tous de m’arnaquer. Du coup je refuse le prix et je mets ensuite 20 minutes à trouver un autre taxi.
Retour accéléré à l’appart car je n’avais pas pris ma musique et arrivée avec 15 minutes de retard au cours (première fois de ma vie).
Ce soir, spectacle de la Batsheva Ensemble: « Home Alone ».
Soirée intéressante mais des longueurs.
Demain, rien.
Rendez-vous le soir après mon cours avec Idan, un danseur incroyablement génialissime et dernière soirée à Tel Aviv…