Israël-Juillet 2015

Arrivée à Tel Aviv et comme d’habitude je suis le premier à me faire arrêter en sortant de l’avion: et pourquoi? et comment? avec qui? combien de temps? danseur? quel genre? pourquoi? comment? vous ne parlez pas hébreu?

Rebelote à la douane. Maté vient me chercher à l’aéroport et m’emmène directement à la maison Belge située sur le campus de l’Université de musique et de danse de Jérusalem.

Je dépose ma valise et on repart direct car je voulais manger mon hummus et ma thina. Le monsieur de l’hôtel m’a dégoté le meilleur restaurant pour ça. Retour en taxi, je déteste les taxis israëliens: ils te proposent toujours un prix si tu ne demandes pas de mettre le compteur, et des fois si tu le leur demande, ils refusent de te prendre. Dodo à l’hôtel sans bruit et dans le noir. Enfin…

Premier jour à Jérusalem. Petit déjeuner prévu jusqu’à 10.00, j’arrive à 9.45 plus rien. OUPS
Premier cours, je découvre les élèves, deuxième cours pareil. Je me demande ce que je vais préparer avec chacun d’eux pour la présentation de jeudi soir.
Alexeï est mon merveilleux pianiste qui accompagne très bien mes cours. Ça fait du bien d’avoir de la musique live.

Après-midi à l’hôtel pour me reposer et voir comment mon angine va guérir.
Je suis le seul con à choper des angines en plein été et en plein soleil.

Je suis sorti un peu m’assoir près de l’Université de musique où j’ai pu entendre quelqu’un jouer le concerto de violon de Tchaïkovski. Ensuite deux étudiants en uniforme de l’armée sont sortis,  ça me fait toujours bizarre.Puis un rasta avec sa kippa, ça m’a fait plutôt sourire. Et un autre avec des roustouflettes qui pendent tellement sur les côtés de ses oreilles qu’on auriat pu les prendre et faire un nœud   sur sa tête pour faire un œuf de Pâques.
D’ailleurs ça existe Pâques pour les juifs? Retour à l’hôtel et je découvre qu’il y a une fête, j’espère que ça ne va pas durer toute la nuit. Au dodo…

Hier, Ilan (un prof qui va faire du répertoire la semaine prochaine) m’a emmené dans un sushi le soir car l’hôtel n’a pas de restaurant et je crevais de faim.
Et apparemment la soirée dernière à l’hôtel était un grand anniversaire d’un très vieux monsieur.
Bref, il est venu me chercher et nous sommes allés en ville. On a discuté de plein de choses et aussi du pourquoi la guerre, des juifs, des palestiniens, pourquoi, comment… Ça fait plaisir de discuter de ça avec quelqu’un qui vit ici, et surtout de pouvoir parler librement.
Après les sushis, une petite glace en dessert et figurez-vous qu’il y a un glace à la vanille sans lait pour ceux qui ne peuvent pas manger de viande et de lait dans le même repas, ils pensent à tout.

Aujourd’hui, après mes deux cours (où j’ai été un peu plus dur qu’hier car ça bavardait un peu trop à mon goût) j’ai pris un taxi pour la vieille ville que j’ai visitée l’année dernière avec une guide et un groupe de touristes.
Cette fois-ci j’ai décidé de me perdre dans les rues.
Je croise énormément de femmes juives en jupe qui portent des perruques, même des jeunes de 18 ans. Je trouve ça un peu dommage mais bien évidemment je respecte leur religion.
Dans la Torah, il y a beaucoup de règles à suivre et la plupart sont des interdictions (comme dans beaucoup de religions).

Dans la vieille ville, ce que je n’aime pas du tout, c’est que toutes les rues se ressemblent énormément et c’est un grand souk. Il n’y a que des magasins de 3m2 qui vendent de l’eau bénite, des chapelets, des Jésus en bois, des croix, des robinets, des épices, des bougies d’anniversaire, des t-shirts hello kitty avec écrit I love Jesus dessus…
Bref je me perds et enfin je retrouve le Mur des Lamentations.

Des français me demandent de les prendre en photo en me parlant anglais. Je leur dis que je suis français et ils me répondent « vous n’avez pas le look », je prends ça comme un compliment.

Après être allé me taper la tête contre les grosses pierres et laver les mains, je reprends la route pour essayer de trouver la Sainte Sépulture.

Perdu total et par miracle? je me retrouve sur le Via Dolorosa.

Je fais le même chemin que Jésus (voilà notre point commun de martyr)…
Sur un arrêt du Via Dolorosa, il y a les Petites Sœurs de Jésus (quelqu’un savait que Marie avait d’autres enfants?). C’est une communauté de sœurs dans un tout petit endroit et une église de 10m2 en sous-sol sur la terre battue. Ça me rafraîchit et je me laisse aller un moment à penser à des gens qui me manquent…
Je me retrouve ensuite devant la Saint Sépulture, et comme ils étaient en train de fermer j’ai pu rentrer dans le tombeau de Jésus en 30 secondes (l’année dernière 200 personnes attendaient devant).
Et je souris toujours en me souvenant que l’église est séparée en plusieurs religions et que chacune a son coin à elle. Et que sur le parvis la première marche de l’escalier est les jours pairs pour certains et les jours impairs aux autres. A l’étage quelqu’un a posé il y a longtemps un échelle, mais personne ne sait à qui elle est, alors personne ne l’a bougée depuis… c’est assez drôle.
Je file prendre un jus de grenade pressée devant mes yeux et je rejoins Ilan pour un repas dans une rue commerçante (Mamilla) puis retour à l’hôtel avec des citrons pour me guérir en buvant des citrons chauds. Demain je ne sais pas encore quel sera le programme… Au dodo.

 

Debout tôt pour prendre un bon petit déjeuner avec fromages de différentes sortes. Délicieux! Puis je vais faire un tour à la banque avec Maté le Directeur. il fait une chaleur à mourir. La climatisation est partout mais c’est mortel pour ma gorge.
Retour aux studios pour les cours. Je hurle encore un peu aujourd’hui car demain il sera trop tard pour réviser pour la représentation. Du coup, ils bossent un peu plus.
Bizarrement c’est le groupe des plus jeunes qui travaillent le mieux.

Puis je me décide à aller visiter le musée israélien qui est à 10 minutes de marche de mon hôtel (je vis dans le quartier du Parlement).
Il y a un monde fou… Beaucoup de juifs habillés en noir, manteau noir, chapeau noir, kippa noire, chaussures noires, et sous tout ça: une chemise blanche.. OUF!! Heureusement que le blanc n’attire pas la chaleur sinon ils auraient chaud les pauvres…
Je m’étais déjà rendu compte de l’irrespect des juifs dans un musée mais là, ça m’a encore choqué: ils parlent fort, laissent les mioches courir partout, mettre les mains sur les vitres qui protègent les crânes des plus anciens du monde, tapoter les vitrines… Bref j’avais envie de hurler.
Encore plus quand j’essayais d’écouter mon guide audio quand deux français à côté ont commencé à dire des conneries sur tout et n’importe quoi.
Je n’ai rien dit et je me suis éloigné (drôle de réaction venant de ma part mais comme m’a expliqué Maté: je vais du signe du feu au signe de terre, sagittaire au taureau mon ascendant).

J’ai commencé la visite par le coin des sarcophages égyptiens mais anciens, on dirait des pots de terre cuite taille humaine fait par moi… Des trucs un peu artisanaux quoi.
Et à côté je vois une salle avec les masques les plus anciens du monde: magnifique et touchant de voir pourquoi et comment ils utilisaient ces masques pour représenter la mort, les esprits et autres divinités. Une salle remplie de robes montre l’évolution des habits juifs dans les différents pays, un micmac de tissus incroyablement beaux.
Je voyage à travers le temps et l’espace, ottomans, byzantins… Italie, Grèce, Inde, Chine, Afrique… Et sans transitions je tombe sur le monde moderne.
Tout est là: Braque, Picasso, Gleizes, Léger, Balla, Severini, Goncharova, en passant par Kandinsky, Klee, Torres-Garcia, Delaunay, Dubuffet, Giacometti et Modigliani (ce qui me fait penser forcément au film Le Tatoué avec Louis de Funès…)

En sortant je vois pleins d’hommes face à la fenêtre qui me dire quelque chose.. AAAAAH non, En fait, ils se balancent en priant, les femmes et les enfants attendent sagement sur les bancs, 19.00 l’heure de la prière.

Je reprends le chemin du retour et un peu plus loin, toujours dans l’enceinte du musée, un deuxième groupes d’hommes se balancent.
Mais une question me turlupine, sont-ils dans la même direction? Qu’à cela ne tienne, ni une ni deux, je sors ma boussole, et découvre qu’ils sont vers l’Est mais pas totalement. L’Est est à 90° et eux sont tournés à 66°, dois-je leur dire? NON Je m’abstiens cette fois ci. Encore plus loin un autre groupe tourné vers le nord, mais tous étaient face à un mur.

Sur le chemin du retour je repasse à côté de ses pins un peu rabougris mais croyez-moi ou non ils sentent comme 1000 pins en forme!!! Encore plus que les palets pétillants saveur « bois de pins » que l’on trouve à la pharmacie et que l’on met sous le dos dans le bain et ça chatouille…
Ce soir, repas fait de petits feuilletés fromage accompagnés d’un citron chaud devant une série sur l’ordinateur. Et je me demande aussi si je ne devrais pas écrire un livre avec touts mes Carnets de Route…

Comme je l’ai dit hier, ma soirée devait se passer devant l’ordinateur. Tranquillement installé sur mon lit devant la série « fais pas ci, fais pas ça » je me détends. Je suis prévenu que je suis seul à l’hôtel ce soir car c’est Chabbat et il n’y a pas de night shift ce jour là.
22.47: je n’ai jamais entendu ce son, une sirène stressante et bruyante envahit l’air de Jérusalem… Un son répétitif et angoissant résonne… Alerte à la roquette… Je suis pétrifié… Que dois-je faire dans ce cas là? Je ne sais même pas où sont les abris dans l’hôtel (quand je suis au studio de danse l’abris C’EST le studio de danse)… Bref je saute dans mon short, j’enfile un t-shirt, je prends mon portable en main et j’écris direct le même texto à Ilan et Maté: « il y a une alerte que dois-je faire? »
Je sors dans le couloir, merde je suis seul. J’ai la même sensation qu’au Japon lors de mon premier tremblement de terre à 4.00 du mat. Dois-je sortir? dois-je descendre au sous-sol? la sirène s’arrête, je sors à la fenêtre… J’entends un énorme BOUM dans le ciel. Le fameux dôme de fer fonctionne.

Je tremble, dans ma main mon portable aussi… C’est Ilan, il me dit qu’il ne faut surtout pas s’inquiéter, aucune roquette n’atteint le sol israélien, encore moins près de Jérusalem. La roquette explose en vol. Il me demande si je veux qu’il vienne me chercher, je ne veux pas le déranger mais je luis dis que si la sirène recommence qu’il vienne de suite, je ne veux pas rester seul.

Céline sur Facebook me rassure aussi, tout est prévu, il n’y à rien à craindre. Il faut penser à autre chose, j’allume la télé et je tombe sur American Pie alors ça détend l’atmosphère, j’arrive à me coucher quelques temps après.

Le lendemain je vais demander à l’accueil où est situé l’abris.
Maté m’appelle et me dit qu’il dormait déjà, il ‘a rien entendu là où il vit. Les élèves me demandent ce que j’ai fait hier pendant l’alerte et me disent que chez eux ils vont juste dans le escaliers ou bien dans une pièce spéciale.
Le cours se passe super bien. Yaël vient prendre mon deuxième cours, elle a été guest à la Folkwang il y a longtemps. Après le cours elle m’emmène dans le marché Marné Yehuda. On mange un délicieux hummus avec tahini, pois chiches, champignons, salade et limonade.
Retour en bus, Ilan m’emmène dans un restaurant ce soir mais je ne sais pas encore lequel.

Ilan vient me chercher en voiture pour m’emmener dans le centre et aller manger une gaufre, les meilleures de Jérusalem!!!

Je sors de l’hôtel, il fait déjà sombre à 19.00. Je vois une grosse bête et je crois que c’est un chat car il y en a beaucoup ici. je m’approche en disant « minou-minou » et à ce moment, la bête se retourne et je vois des millions de piques sortir de son dos… Ah bah non c’est pas un chat du tout, en fait c’est un gros porc-épic mais c’est la première fois que j’en vois un en vrai dans la nature. j’ai un peu peur qu’il me suive, ça mord ces bêtes là?? Du coup je change de trottoir et je me dépêche en regardant derrière moi si l’animal ne me suit pas. Le lendemain je découvrirai sur le trottoir des pics blancs et noirs que le charmant a laissés derrière lui.

Arrivé dans le centre, pire qu’à Paris pour se garer… Après deux tours gratuits on trouve une place. on marche un peu et je découvre un tout petit magasin qui sent très bon. Des gaufres en veux-tu en voilà!! Je choisis chocolat blanc. On a même le choix de la couper en deux et de choisir deux parfums.
Après ce bon dessert on décide de marcher un peu dans le centre… Beaucoup de monde, deux chanteuses et une guitare ramènent du monde autour d’elles. On découvre des petites rues, des petites places… En rentrant on découvre près d’un chantier un ours en peluche gigantesque qui fait un câlin à une énorme grue de chantier. C’est assez drôle comme vision.

Dernier jour de cours et présentation, je file la barre et j’enchaîne les exercices, j’explique aux deux groupes qui va montrer quoi pour la démonstration.
A la fin je reçois les compliments chaleureux de la direction de l’Université, de l’Académie, de l’école qui sont ravies que je sois venu.

Je dois rejoindre Ilan au marché d’hier pour manger et aller voir une performance. Léna, une de mes élèves qui parle français m’accompagne pour pas que je me perde.
On arrive à la gare centrale en bus pour prendre le tram et 10 secondes avant que le tram n’arrive, 2 hommes en moto noire avec chacun un énorme fusil sur le côté arrivent à fond les ballons en hurlant en hébreu.
On se demande ce qu’il se passe.
Léna me traduit: « Il est dans le premier wagon!! »
On s’écarte un peu pour se mettre derrière une machin qui vend les billets et quand les portes se sont ouvertes, plein de gens se sont enfuis en courant et en criant…
Vite, on s’échappe aussi et on va un peu plus loin derrière un kiosque à loto.
Aucun coup de feu, ni quoi que ce soit. Les 2 hommes ont attrapé le suspect et d’un coup tout le monde revient sur ses pas pour voir de plus près…
On monte dans le tram qui va dans l’autre direction et une dame me dit qu’il y avait un arabe suspect qui est sans doute sorti de l’hôpital à la vue de ses vêtements. Un attroupement s’est formé autour de cet homme que je vois à travers la vitre, on s’éloigne sur le chemin du tram…
Arrivé au marché, on retrouve Ilan pour aller manger dans un restaurant excellent et on va à la performance d’une reconstruction d’un pas de deux fait par deux hommes dont un qui finit tout nu: apparemment cela n’arrive jamais à Jérusalem. J’ai plutôt apprécié, Ilan moins.

On marche un peu, on boit un verre et me voilà de retour à l’hôtel. Je reste à Jérusalem jusqu’à mardi je vais encore donner deux cours. Ce soir je suis invité à manger le repas du Shabbat chez Léna, j’avais déjà fait ça une fois chez Nathalie. Je suis heureux de pouvoir découvrir une nouvelle fois cette tradition ainsi que les mets préparés pour ce repas…

SHABBAT: en ce jour saint de vendredi, j’ai décidé de ne rien faire: télé, repos, dodo. On se donne rendez-vous sur Facebook elle me donne son adresse et je confonds « ibn » avec « in » dans le nom de la rue (ça va jouer un rôle important dans le reste de carnet de route).
Rendez-vous à 20.00 alors je commande un taxi à 19.15 car je vois que c’est dans le nord de Jérusalem.
Le taxi a compris « ibn » ce qui était juste et quand il me dit que je suis arrivé je regarde sur mon GPS et me rends compte que pas du tout alors je lui montre sur mon portable et il me fait un signe un peu de mou en disant « bon ok » alors on repart.
Puis dans un anglais approximatif il me dit « je ne peux pas vous déposer là où vous voulez car c’est un quartier religieux et comme c’est Shabbat ils ont fermés les rues pour pas que les voitures passent. »
Ok alors je sors et je commence à marcher.
Je ne me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie…

Dans les rues de ce quartier, il n’y avait QUE des religieux, habillés en noir et blanc, femmes en jupes et perruques, 6 à 8 enfants chacune.
Certains hommes ont des chapeaux plus plats ou plus grands, avec ou sans poils, barbe plus ou moins longue.
Je suis en short multicolore et t-shirt à manches courtes.
Ils sont touts en manteau qui traîne par terre. Pour ne pas me perdre je me cache pour regarder furtivement l’écran de mon portable et pour ne pas déranger le jour de Shabbat.
je remarque déjà que les gens me regardent de loin. J’arrive à l’adresse « in » et pas « ibn » au bon numéro.
Je suis en avance alors j’attends 15 minutes, mais bien caché dans la cage d’escalier car je sens que je dérange, je n’ai rien à faire dans ce quartier.
A l’heure dite, je sonne à la première porte à gauche. Grande surprise! Une vieille dame ouvre une fenêtre sur le côté, je demande « Léna? » elle fait non de la tête et referme violemment la fenêtre.
Bon, bizarre…
J’essaie d’envoyer un message Facebook à Léna tout en sachant qu’elle ne le recevra pas avant samedi soir car Shabbat=pas de téléphone.
Je ressors dans la rue et je me dis que si elle ne me voit pas arriver, elle sortira me chercher.
Au bout de 5 minutes je demande à 2 jeunes filles si elles parlent anglais? NO et elles s’éloignent en courant.
10 minutes plus tard, deux vieux en noir, longues barbes, chapeaux et roustouflettes sur le côté s’approchent et me parlent en hébreu.
« Léna?? » je répète, ils me font signe que non et cherchent quelqu’un qui parle anglais…
Un jeune arrive et me demande mon  chemin… Apparemment, je suis à la bonne rue. Il me demande si je suis sûr. Je lui dit que j’ai noté ça sur mon portable mais il me répond qu’il ne vaut mieux pas le sortir maintenant….
Une vingtaine de personne était déjà en train de se regrouper autour de moi…
Au bout de 15 minutes de discussion, ils me font comprendre qu’il y a une autre rue du même nom « ibn » mais pas dans le même quartier. Je remercie chaleureusement et je m’en vais.
Je me suis senti épié, jugé, rejeté, sauf par ces deux vieux et ce jeune qui ont tout fait pour m’aider à sortir du quartier.
Je ressaute dans un taxi et j’arrive avec beaucoup de retard chez Léna (première halte du premier taxi). Excuse à plat ventre, pas de soucis, elles m’attendaient.
Je rencontre la sœur et sa mère que j’avais déjà vues.
Et là commence le repas…

 

Prière pour l’accueil du Shabbat, prière pour le vin, chacun en boit un peu, on se lave les mains, on ne parle plus, prière pour le pain, on rompt celui-ci et chacun en mange un bout, maintenant on peut parler. J’ai ma kippa sur la tête.
On commence un repas délicieux et je pose des milliers de questions sur la religion juive et sur la signification de tel ou tel signe vestimentaire, capillaire, pourquoi, pourquoi, pourquoi??? Je veux en apprendre beaucoup.
La soirée a été fantastique, le salon est une salle de danse car la mère donne des cours de danse à des petites filles.
Miroir sur le côté, barres au murs, table au milieu. Je me sens très à l’aise, une grosse chienne blanche nommée Pavlova attend aussi son morceau de pain pour le Shabbat.
Cigarettes fourrées aux épinards, poivrons farcis, légumes, salades, gâteaux.. Prière pour finir le repas dans le silence.
On parle un peu de la guerre, des roquettes…
Je recommande un taxi qui arrive dans 2 minutes.
Vite, vite, elles préparent un petit sac pour que je puisse manger le lendemain, fromage, pain, gâteau… J’ai passé une soirée absolument magnifique avec des gens incroyables qui m’ont accueilli à bras ouverts et le repas était délicieux. Merci encore.

Aujourd’hui samedi tout est fermé sauf le zoo. je déteste le zoo mais au moins je serai dehors.
j’ai tout vu, du tigre aux pingouins en passant par les araignées, les serpents, les girafes, les flamands roses, les kangourous…
Je déteste voir ces animaux en cages: les oiseaux ne volent pas, les lions ne courent pas, les pingouins ne nagent pas, les kangourous ne sautent pas. je ne suis pas près de retourner dans un zoo.
Demain peut-être la Mer Morte ou bien visite.

Dimanche: je suis allé voir le cours Naomi Perlov (ancienne assistante de Preljocaj) qui a une école de formation supérieure incroyable dans le centre de Tel Aviv. Les retrouvailles sont géniales. On décide de se retrouver au marché avec Nadia, sa fille, pour manger un hummus. On se retrouve à l’arrêt de tram et Nadia qui vit à Jérusalem nous emmène dans un petit restau délicieux où je découvre un hummus avec des champignons, salade et compote d’aubergines sur un lit de miel de dattes (à tomber).
Odeur de pétard (pas celui qui fait pan) devant l’entrée, une musique française à la radio interrompue toutes les 5 minutes pour prévenir des alertes roquettes par ci par là… Retour à l’hôtel

Lundi: je remplace Nathalie pour le cours de classique.
Ça se passe bien. je prends le cours de Naomi… Difficile car je n’ai pas pris de cours depuis début juillet.
Gal le percussionniste est un ange, il s’adapte à tout et est extrêmement attentif aux mouvements des danseurs. C’est un plaisir surtout car il est lui-même accompagné par mon pianiste mais cette fois à la guitare électrique.
On se donne rendez-vous le soir avec Ilan, Nadia et Naomi pour un bon repas dans le restau où travaillait Nadia: repas en terrasse avec vue sur le mur de la vieille ville de Jérusalem et avec un moulin sur les hauteurs.
Les plats se succèdent tous les uns meilleurs que les autres… Une soirée à rigoler et à partager sur les arts, la danse, la musique, l’architecture de l’espace et des lumières, les voyages… Il fait bon et chaud, il y a de la musique au loins et pas de sirènes..

Aujourd’hui Mardi, je remplace le deuxième cours de Nathalie. Alexei au piano joue divinement bien. Mes jambes tremblent et me font mal à cause du cours de Naomi. Je reprends son cours après le mien. Il faut soigner le mal par le mal. Je ne prends que la barre, après je ne respire plus, elle a une énergie de folie, j’adore.
Maté vient me chercher à la fin de son cours pour rentrer à Tel Aviv.
Sur le chemin je demande pourquoi il y a des barbelés le long de la route. Nous ne sommes plus sur le territoire qui dépend de la juridiction d’Israël et du coup, il n’y a que la route et des barrages pour vérifier qui il y a dans la voiture.
Et pour m’illustrer le fait qu’on est pas sous Israël, il me fait remarquer que les maisons arabes ont sur leurs toit des réservoirs d’eau couleur noire. Et du coup, il dit qu’il y a une blague qui dit que c’est noir pour que les Israéliens voient sur leurs écrans où tirer leurs roquettes.
On traverse Tel Aviv pour déposer Gal qui est avec nous. Je reconnais l’endroit où je vivais l’année dernière, les restaus où j’allais manger, les places, les rues, les couleurs… J’arrive chez Nath.

Je pose ma valise,j’enfile mon maillot de bain et pars directement direction la plage à 5 minutes chrono… Dans la maison il y a un abris donc pas de souci en cas d’alertes (il y en eu une ce matin à 6.00).
Je rentre dans l’eau comme une grenouille dans une flaque… L’est est chaude, aux alentours de 30° j’imagine, car je ne ressens absolument pas de froid. J’y reste deux heures à sauter dans les vagues au rythme des coups de sifflets du maître nageur qui est dans l’eau avec nous pour moins de risques. Ici, il faut nager entre les fanions, sinon on se fait siffler.
Douche sur la plage pour rincer le sel, un peu triste d’être tout seul dans l’eau sans amis comme l’année dernière. Je vais sans doute aller à la plage tous les jours maintenant. ;-)))))))

Depuis que je suis chez Nath je passe mes après-midi dans l’eau. Comme je vous l’ai dit on ne peut pas vraiment nager mais juste se jeter dans les vagues et s’amuser comme on peut sous les sifflets du blond qui lui, nage de droite à gauche pour pas qu’on s’éloigne.

Aujourd’hui j’ai donné un cours au Maslool, c’est l’école de Naomi Perlov: une école professionnelle super. Ses élèves vont partir en tournée en Chine bientôt, donc ils répétaient une pièce de Barack Marshall. Le cours s’est bien passé, ça fait du bien d’avoir des élèves pros devant soi.
Ensuite Yaël est venue me chercher pour me faire visiter Jaffa et son marché aux puces et le vieux-Jaffa avec son port.
Ce marché aux puces est très sympa et beaucoup moins dangereux que celui de Paris. Les gent sont gentils et te guident facilement. On s’est installés à un restaurant pour manger du hummus avec de la musique grecque qui hurlait dans nos oreilles. Sur la table d’à côté, 3 vieux chantaient les paroles en claquant les doigts en l’air. Ça a donné un air de fête au repas. La chaleur est étouffante, on a trouvé une table avec un ventilateur qui ne ventile rien du tout à côté de nous.

Ensuite balade, elle me montre un autre restaurant, le principe est simple, tout ce qui est à l’intérieur a été acheté aux puces (pas une chaise identique…) et si vous voulez acheter quelque chose vous pouvez.

Puis balade dans le parc qui surplombe le port avec une vue magnifique sur Tel Aviv et ses plages, ses hôtels, son ciel sans nuage. Puis dans un musée, celui de Ilana Goor, une dame richissime qui a rénové une maison pour entreposer ses œuvres et d’autres choses. Magnifique!!

Sur le port, il y a un marché qui me fait penser au marché de Berlin, de forme carrée, avec des jus de fruits pressés, des chocolats, et plein d’autres conneries… Le retour se fait le long de la mer, avec un petit vent tiède non négligeable.
De retour chez Nath, je file à la plage.
Beaucoup de monde et pas beaucoup de vagues. Toujours les sifflets…
j’ai la sensation d’être un gamin, je suis assis dans l’eau, le niveau m’arrive sous les bras mais on me dit que c’est dangereux quand même. Je me demande si c’est très propre d’être tous dans l’eau comme ça au même endroit.
Après avoir vu le yéti avec son nombril qui dépassé j’ai décidé de sortir…
A 19.00 ils demandent à tout le monde de s’éloigner car ils arrêtent la surveillance. Interdit d’être dans l’eau.
Ce soir c’est Shabbat avec des invités.
SHABBAT SHALOM

Nous allons à un anniversaire chez des amis de Nath. J’y étais déjà allé l’année dernière et j’étais ravi de les retrouver.
Ils ont une maison immense avec une piscine incroyable (la cuisine fait la taille de mon ancien appartement à Paris pour un ordre d’idée) et la maîtresse de maison fait tout elle même: le pain, les sauces, les plats, les desserts.. Délicieux.
Le fils fait ses études à Paris et va voir Pina Bausch à Garnier samedi. Je vais essayer de le revoir. Un ami des filles est arrivé, il a 22 ans et est déjà sergent dans l’armée, il était à Gaza aussi.

A cette soirée j’ai pu rencontré Ella. Elle a une école de Yoga dans le port de Tel Aviv en face de la mer, l’une des plus belles écoles du monde. Après 5 minutes, elle envoie un mail et me dit que je suis son invité pour la semaine et que je suis libre de prendre toutes les classes que je veux avant mon départ.

Dimanche, comme je dois partir plus tôt de chez Nath, je décide d’aller à la plage à midi. Mauvaise idée, j’en ressors deux heures plus tard avec les traces de mes mains dans le dos car tous les endroits inaccessible pour la crème sont devenus rouge vif.
Même un coup de soleil sur le crâne, déjà que j’ai pas beaucoup de cheveux, j’espère qu’ils ne vont pas tomber d’ici vendredi…
je pars tôt pour aller manger avec Guillaume (un ancien du CNSM qui danse maintenant pour le Isarëli Ballet) et qui va m’héberger jusqu’à mon départ.
On mange avec la nouvelle soliste de la compagnie chez « Benedicts », super restaurant ouvert 24/24 et 7/7. Les colocs de Guillaume sont aussi danseurs et m’accueillent chaleureusement.
Plus tard nous sommes ressortis pour marcher la plage dans la nuit c’est très agréable de voir le coucher de soleil sur la mer avec en premier plan les Tel Aviviens qui font leurs sport sur la plage car ici il y a des machines de torture pour le corps partout sur les plages. J’ai préféré la balançoire.

Lundi, je suis retourné voir Naomi pour voir les élèves de première année puis Offir (son assistant) m’a dit que son copain tient le plus ancien magasin de Tel Aviv. Enfin je trouve des belles cartes postales que j’enverrais de France car il y en a trop…
J’ai revu mon amie Patricia qui donne des cours de classique. On se donne rendez-vous dans la semaine pour aller se baigner dans sa piscine. 😉 Après une balade en zig-zag pour éviter le soleil j’arrive à trouver l’école de Yoga. et j’enchaîne deux cours avant de retrouver Guillaume chez lui.

Mardi. Je suis allé prendre le cours au Maslool de Pilates avec la première année, puis le cours de classique avec Jay, un prof excellent.
Sur le chemin je suis tombé sur un t-shirt « I love iron Dome »… J’ai trouvé surprenant que l’on puisse faire de cette défense militaire un t-shirt pour touristes…
Repas: une salade déposée sur une assiette de pain, tout se mange.
Après le cours, on marche avec Ilan pour aller à sa répétition avec Idan Sharabi. Puis déjeuner avec Ilan et retour à l’appart. Je suis toujours étonné de croiser des millions de chats dans les rues.
Je les compare aux enfants religieux du quartier où je m’étais perdu à Jérusalem: ils ont peur de moi et partent en courant quand je m’approche.
Bien évidemment tout ses journées sont arrosées par des jus de fruits frais pressés et mixés sous mes yeux (orange-passion-mangue, litchee-fraise-banane).
Ce soir je vous écris de la cuisine où Guillaume sirote un verre de vin blanc sur fond de musique arabe de son coloc russe.
Demain ça sera piscine chez Patricia et jeudi cours avec l’Israëli Ballet avant mon départ.

Hier mercredi je suis allé prendre un cours de garçons avec Rose, une professeur de 75 ans en petite jupe bleue (tiens elle me rappelle Madame Mazet).
Elle a une pêche d’enfer, le cours est technique, dansant, les corrections très bien et je n’ai plus mal à mon tendon d’achille droit qui me faisait souffrir depuis une semaine et demie. Je crois finalement que c’était à cause des tongs. Finalement, je marche en chaussures noires et chaussettes noires et en short couleurs, j’ai vraiment l’air d’un touriste.

A la fin du cours, mon amie Patricia vient me chercher et m’emmène chez elle: une magnifique maison à l’est de Tel Aviv, avec une piscine magnifique. Elle me prépare des pâtes avec des petits légumes de saison, juste un délice!!!
Ensuite on n’a pas attendu une heure avant de se baigner, la piscine est rafraichissante à souhait! On se baigne un peu puis on fait les larves sur des matelas gonflables tout l’après-midi.
Je rentre au Maslool pour boire un verre avec 2 élèves sympas et ensuite Guillaume me rejoint pour manger une glace et dodo.

Aujourd’hui je suis allé prendre un cours avec l’Israëli Ballet, belle compagnie classique. J’assiste à une répétition d’une pièce sur la musique du Sacre du Printemps de Stravinsky, chorégraphiée par le directeur de la compagnie.
Ensuite direction la plage avec Guillaume.
Comme je n’ai pas passé beaucoup de temps avec lui cette semaine, cette journée est avec lui. On est allés à la plage du Hilton, celle des homos et des chiens (ici, chaque plage ses spécificités) et pas loin le fameux mur qui sépare les gens un peu religieux sans doute.
Coucher de soleil comme le Disney « La petite sirène » le soir du 3ème jour où le Prince Eric ne l’embrasse pas et qu’elle doit rejoindre le royaume d’Ursula.
Un soleil rougeâtre derrière un mince nuage qui permet de voir le rond de l’astre.. Petit à petit, il disparaît derrière la ligne d’horizon…

On rentre, se douche, on se prépare pour aller manger et passer la dernière soirée avec Idan, Dor et Ilan.

Demain, retour en France.. et à bientôt pour de nouvelles aventures !!!